Pour la première fois depuis la création du Prix Facile à lire en 2017, les établissements pénitentiaires bretons ont été invités à participer à cette initiative littéraire régionale. Quatre des sept établissements de la région ont répondu présents : la Maison d’arrêt de Brest, le Centre pénitentiaire de Ploemeur, la Maison d’arrêt de Saint-Brieuc et le Centre pénitentiaire pour femmes de Rennes.

Ce premier engagement s’est concrétisé par des actions de médiation riches et variées, appuyées par les bibliothèques partenaires et les équipes éducatives ou culturelles. L’objectif : permettre aux personnes détenues, souvent éloignées de la lecture, de renouer avec le livre dans un cadre bienveillant et stimulant.

Dans les 4 établissements, des rencontres d’auteur ont été organisées, illustrant pleinement la richesse des échanges et l'impact de ce prix sur les participants.

Illustration de quelques actions menées :

•  Au Centre pénitentiaire pour femmes de Rennes, Wei Middag, auteur du livre Duo Mambo, est venu rencontrer les lectrices du pôle scolaire le 19 mars 2025. Les élèves de la classe CFG avaient réalisé un travail d’illustration et de récit à partir de l’ouvrage, illustrant l’investissement collectif autour du livre. Touchées par la visite, elles ont salué le parcours de l’auteur et la richesse de l’échange « Wei Middag a été persévérant car il a eu plusieurs refus avant d’éditer son livre. Il est né à Taïwan et a étudié en France. C’est un bon dessinateur. Nous avons aimé qu’il soit venu. » partage une détenue.
• À la Maison d’arrêt de Saint-Brieuc, du 10 au 14 février 2025, des ateliers de lecture théâtralisée ont été animés par la comédienne Hélène Bothorel (Compagnie Staccato), autour des livres Il y a ce que je suis de Malik Soarès et La grande profondeur de Catherine Barreau. Organisée par la coordination culturelle du SPIP des Côtes-d’Armor, cette semaine a permis à plusieurs participants de s’approprier les textes, de lire à voix haute, et de renforcer leur confiance en eux.
  « Objectif ambitieux, mais pari tenu ! [...] Ce qui a été le plus apprécié, c’est l’ambiance du groupe et la dimension collective, et surtout l’apprentissage qu’ils en retirent, notamment avec une évolution positive concernant la lecture. » (Aurélie Têtu, coordinatrice culturelle)

L’auteur Malik Soarès, dont le livre "Il y a ce que je suis" faisait partie de la sélection 2025, est également allé à la rencontre des personnes détenues dans plusieurs établissements, dont les prisons de Brest et de Ploemeur, renforçant ainsi le lien direct entre auteurs et lecteurs dans un cadre souvent privé de ce type d’échanges.

Ces premières initiative en détention témoignent d’une volonté partagée d’élargir l’accès à la lecture, en s’adaptant aux réalités de chaque public. Le Prix Facile à lire affirme ainsi pleinement sa vocation inclusive et son ancrage territorial, en ouvrant la voie à de nouvelles dynamiques pour les prochaines éditions.