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Actualité – Bibliothèques

[Portrait de bibliothécaire] Séverine Joubert, une femme de réseau


photo [Portrait de bibliothécaire] Séverine Joubert, une femme de réseau
– Liffré-Cormier Communauté

Coordonner, c’est d’abord harmoniser, mettre en musique et en oeuvre des initiatives, des projets, des idées. Voilà toute la tâche que s’est fixée Séverine Joubert, coordinatrice du réseau des neuf médiathèques de Liffré-Cormier Communauté, qui ne jure que par le « collectif ».

Faire le portrait de Séverine Joubert n’est pas chose aisée. Voilà en effet une femme qui, plutôt que de parler d’elle, n’a qu’une préoccupation : « le travail d’équipe ». À tel point qu’elle insiste pour que la photographie qui illustre cet article rassemble ses partenaires bibliothécaires du réseau de médiathèques de Liffré-Cormier Communauté, dont elle est la coordinatrice. « Tout le monde contribue à l’animation du réseau et il y a une vraie horizontalité dans le collaboratif » insiste cette quarantenaire à l’enthousiasme et à l’énergie communicatifs. « Chacun apporte ses idées, ses envies, ses projets et de mon côté, je centralise, je fédère, j’accompagne, je facilite les rencontres et les contacts. »

Venue en 2013 sur ce territoire pour mettre en place et animer un nouveau réseau de bibliothèques sur le pays de Saint-Aubin-du- Cormier, Séverine Joubert a quelque peu élargi son champ d’action trois ans plus tard lorsque, à la faveur d’une reconfiguration des communautés de communes, Saint-Aubin et trois autres communes ont rejoint ce qui allait devenir Liffré-Cormier Communauté. Soit neuf communes pour autant d’équipements dédiés au livre et à la lecture (mais aussi à la musique,
aux ressources numériques, à la vidéo) regroupant une population d’environ 27 000 habitants. « Quand je suis arrivée à Saint-Aubin, après avoir participé à la création et au lancement de la nouvelle médiathèque de Fougères, je voulais me lancer dans un nouveau projet » raconte cette historienne de formation ayant grandi en Normandie. « Je ne connaissais rien au métier de coordinateur, différent de celui de bibliothécaire. On n’est plus dans le fonctionnement quotidien d’une médiathèque, mais dans l’impulsion de projets, tout en respectant une neutralité et une équité territoriales. Je ne suis pas rattachée à un équipement particulier mais à l’intercommunalité. »

Depuis, Séverine Joubert est une partisane convaincue de la mise en réseau, système pour lequel l’Ille-et-Vilaine a une longueur d’avance sur beaucoup d’autres départements. Si chaque équipement communal conserve son autonomie dans ses choix et sa politique « documentaire », le réseau de Liffré-Cormier Communauté apporte une dimension et des moyens qui rendent possible la mutualisation des services aux usagers, comme le lancement d’évènements qui auraient été impossibles à l’échelle communale. Autre exemple : la « navette » qui permet à l’usager d’emprunter et de restituer un document dans n’importe quelle médiathèque du territoire, ayant ainsi accès à un fonds élargi de quelque 100 000 références. Deux fois par semaine, un agent sillonne l’intercommunalité pour répondre à la demande.

Pour les derniers temps forts qui se sont déroulés fin 2023, seule la force de ce système a permis d’attirer des auteurs et illustrateurs de forte renommée, tel Édouard Manceau. « L’intercommunalité permet en outre de proposer un catalogue commun, une carte lecteur commune et gratuite, tout en assurant la maintenance des outils. L’équipe réseau harmonise aussi les pratiques d’achat avec des paniers d’acquisitions mutualisés », se félicite Séverine Joubert. Nul doute en tout cas que les différents évènements initiés à l’échelle de ce territoire, à travers ateliers, conférences et autres animations, autour du manga, de l’alimentation ou du plan climat, n’auraient pas eu la même envergure sans le travail concerté de cette coordinatrice volontaire et des treize agents bibliothécaires sur le terrain. Sans compter que cette équipe a pu aussi avancer sur d’autres sujets, comme l’accessibilité, en incluant par exemple la langue des signes dans ses présentations.

« Le réseau s’appuie aussi sur des partenaires institutionnels comme la Drac, la Médiathèque départementale, développe des actions avec les écoles de musique et les cinémas du territoire, tout en collaborant avec d’autres services de l’intercommunalité, enfance, jeunesse, sports... », précise-t-elle. Pour l’heure, avec le soutien de Livre et lecture en Bretagne, le réseau répondra aussi présent à la deuxième édition du Mois du livre en Bretagne en proposant diverses animations (lectures, ateliers, rencontres avec différents acteurs et actrices de la chaîne du livre) : de quoi démontrer encore toute la force du « collectif ».

Un article de Pierre-Henri Allain, paru dans la revue Pages de Bretagne n°55 en février 2024

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