"Histoire d’histoires"  est un projet de la ligue de l’enseignement d'Ille-et-Vilaine, lauréat de la fondation des petits frères des pauvres pour le compte du Centre pénitentiaire de Rennes Vezin.

Le 16 novembre dernier, le projet Histoire d’histoires a démarré au centre pénitentiaire de Rennes Vezin. Ce projet, lauréat du prix en direction des personnes âgées de la fondation des petits frères des pauvres, a pour ambition de proposer des cycles de 12 ateliers d’écriture intergénérationnels dans chacun des bâtiments de la détention (les deux maisons d'arrêt et centre de détention) et à l’UHSI - Unité hospitalière sécurisée interrégionale.

L’objectif : créer du lien entre les différentes générations, autour de la construction du récit biographique et de la transmission de mémoire. 

Dans ce cadre plusieurs auteurs et autrices du territoire vont animer ces ateliers d'écriture.

"Le goût du dehors" est un texte de l'autrice Maële Vincensini de la Villa Alice, relatant sa première expérience d'autrice animant un atelier d'écriture en détention.

Maële Vincensini est également intervenue dans le cadre du Mois du livre en Bretagne pour des rencontres avec personnes détenues de Rennes-Vezin.

Voici ce qu'elle répondait en amont pour la revue Pages de Bretagne, n°55 paru en janvier 2024.

A l’occasion du Mois du livre en Bretagne, l’établissement pénitentiaire de Rennes-Vezin a reçu l’autrice Maële Vincensini pour son ouvrage L’extraordinaire histoire de la Villa Alice paru aux éditions Locus Solus, pour deux rencontres avec les détenus.

Dans son livre, l’autrice retrace l’histoire de gens ordinaires rendus extraordinaires par sa plume. La venue de l’autrice s’inscrit dans la continuité d’« Histoire d’histoires », une série d’ateliers d’écriture sur la transmission de mémoires, entamée fin 2023.
Cloé Boivin, coordinatrice culturelle qui porte la programmation des actions culturelles pour cette prison, insiste sur « l’importance pour le public en détention de s’ancrer dans le territoire et son histoire, permettant ainsi le maintien du lien dedans-dehors ».

Vous allez rencontrer les publics carcéraux et partager avec eux le fabuleux destin de la Villa Alice, quel message voulez-vous partager avec les détenus ?
Le livre parle des gens ordinaires qui, par ce qu’ils ont vécu, ont tous une part d’extraordinaire. Les détenus sont des gens. Des gens qui méritent l’écoute et le partage même dans un moment de vie où l’enfermement est quotidien. Ils ont comme chacun besoin d’ouverture. Et l’accès à la culture me semble être un moyen de les aider à se comprendre et à comprendre le monde.

Pourquoi avoir accepté d’intervenir en détention ?
Quand Livre et lecture en Bretagne m’a proposé le projet d’atelier d’écriture en prison, j’ai immédiatement accepté et ce pour deux raisons. Je souhaite tout d’abord partager et transmettre mon histoire et écouter des histoires. La seconde est plus personnelle : mon grand-père a été l’un des premiers auteurs à amener la poésie en milieu carcéral dans les années 80 sous l’impulsion de Jack Lang. J’ai eu le sentiment avec cette expérience de continuer son travail.

Pour vous le Mois du livre en Bretagne c’est… ?
L’accès à la culture pour tous les Bretons et Bretonnes du territoire, des moments d’échanges et de partages autour du livre.